Alors que la vigne représente presque 25% de l’agriculture végétale française, le réchauffement climatique la met en péril chaque année. Comme n’importe quel type de production, la viticulture doit s’adapter aux nouvelles conditions actuelles pour pouvoir survivre. De nouvelles solutions voient le jour, mais seront-elles suffisantes ?

Les conséquences du changement climatique sur la viticulture

Le réchauffement climatique s’impose de plus en plus chaque année et il en découle d’ores et déjà un impact direct sur la production du vin. Certains vignobles entretiennent leurs terrains depuis plusieurs décennies et utilisent même des plantations qui existaient il y a plus de 70 ans. Cependant, pour les faire durer, il faut aujourd’hui penser à bien plus qu’au gel et aux parasites, la hausse des températures est tout autant présente !

D’une manière générale, on décrit le changement climatique actuel par des températures plus élevées que la moyenne, une fréquence et une intensité des événements climatiques plus soutenues et une montée des eaux causée par la fonte des glaces. Il en découle directement des répercussions sur la vigne, la qualité du vin et les conditions de travail des vignerons.

Sécheresse des vignobles

Des solutions doivent donc être trouvées pour continuer la production du vin et s’adapter à ces changements. Même si nous connaissons ces derniers, il reste difficile de prévoir à quelle vitesse ils vont impacter la filière du vin. Par conséquent, se montrer prévoyant est primordial pour contrer et compenser ces nouvelles contraintes.

L’impact du changement climatique sur la vigne

Le réchauffement global de la planète modifie les saisons. Alors que le gel pourrait se faire plus rare, il reste tout aussi intense malgré l’arrivée du printemps plus rapide. Par conséquent, les bourgeons se réchauffent plus tôt dans l’année et commencent à gonfler tandis qu’au mois d’avril et de mai les températures peuvent encore chuter soudainement la nuit. Ils sont donc plus sensibles et risquent que leur développement soit freiné.

La sécheresse aussi est directement provoquée par la hausse des températures. Des records de chaleur en été ont brûlé les vignes et asséché leurs racines tout en forçant les vignerons à modifier leur manière d’arroser les parcelles.

À l’inverse, les intempéries, surtout dans le nord de la France, amplifient la prolifération des champignons parasites. Le traitement des vignes est aussi à revoir pour certains viticulteurs. L’évacuation des eaux peut devenir un problème sur certains terrains. À cela s’ajoute la grêle qui se fait plus fréquente et qui détériore les vignes.

Un calendrier des vendanges bouleversé

L’ensemble de ces événements et changements extrêmes a aussi un impact sur le travail des vignerons. En plus de devoir redoubler d’efforts pour trouver comment s’y adapter et faire face à des imprévus, ils sont également forcés de modifier leur planning d’une année à l’autre !

En effet, le rythme est plus soutenu à cause de la chaleur qui fait mûrir les raisins plus rapidement. Ainsi, ils atteignent la maturité plus tôt dans l’année. Puisqu’il est impossible de déterminer la date d’arrivée des beaux jours, il faut donc se préparer et décaler la récolte au dernier moment.

Ainsi, la maturation se faisant plus tôt, le reste de la production est aussi avancée et notamment les vendanges. Alors que ces dernières elles commençaient plutôt en automne à la mi-septembre, elles sont désormais organisées dès le mois d’août.

Les solutions pour lutter contre le changement climatique

Solution Réchauffement climatique vin

Plusieurs leviers sont mis en place pour s’adapter au changement climatique. Parmi eux, il y a la recherche dédiée à la résistance des cépages qui permet de trouver des solutions pour aider les plantations à tenir le coup même si chaque année apporte de nouveaux défis.

Diversifier les cépages pourrait permettre aux vignerons de continuer à produire du raisin, mais un temps d’adaptation serait obligatoire pour que les nouvelles plantations soient réalisées. Pour éviter cela, il est également possible dans les régions à relief de délocaliser en altitude les vignes pour profiter d’un climat plus frais.

Pour ceux souhaitant protéger leurs parcelles, notamment celles qui sont ancrées depuis de nombreuses années, ce sont les terres qui se voient aménagées différemment. L’enherbement et le paillage permettent de freiner l’évaporation de l’eau et donc de limiter les pertes liées à l’arrosage. Il y a aussi la plantation de haies et d’arbres ainsi que l’installation de systèmes d’ombrages artificiels qui réduisent la température jusqu’à 3 degrés.

En parallèle, les méthodes de production sont modifiées. L’agriculture biologique pérennise les sols et se montre efficace face à l’attaque de parasites. Les racines sont également plus profondes et captent donc davantage d’eau. Il est aussi possible de tailler les vignes plus tard dans l’année pour contrer le gel et retarder la sortie des bourgeons.

Une combinaison de ces solutions pourra dès aujourd’hui assurer aux vignerons de ne pas voir leur travail réduit à néant face aux changements climatiques. En complément, se préparer à des répercussions encore plus intenses devra faire partie des priorités de chaque acteur de la filière du vin.