Depuis quelques années, la Bretagne fait parler d’elle dans le secteur de l’œnologie. Pour cause, de plus en plus de vignerons émergent dans la région et y plantent de nouvelles vignes. Malgré un passé tumultueux, aujourd’hui il est possible de trouver une cinquantaine de vignerons en Bretagne qui se sont lancés dans l’aventure !
L’histoire du vin en Bretagne
Au-delà des conditions climatiques, il y a d’autres raisons qui ont mené la Bretagne à ne pas produire du vin ! Au cours des années, la région s’est vue freinée dans son envie de cultiver des vignes et de proposer elle aussi du vin à ses habitants.
Les premières vignes en Bretagne
Tout débute dès le 3ème siècle lorsque les Romains ont commencé à faire pousser des vignes dans la région. Malgré l’élaboration d’un vin plutôt de mauvaise qualité, ils vont continuer d’en produire chaque année. Comme en témoignent les archives, à cette période il y a des vignes qui sont entretenues un peu partout à travers la Bretagne, notamment vers Rennes, Tréguier ou encore Landévennec.
Forcément, comme les vignerons d’aujourd’hui le savent bien, ce sont les conditions climatiques qui vont ralentir la production du vin. Les températures sont trop basses et les régions voisines qui s’en sortent mieux prennent l’avantage sur les étals des marchés. Au 17ème siècle, le sort s’acharne et comme dans le reste du pays il y aura une propagation de phylloxera en Bretagne. Les vignes désormais malades vont malheureusement disparaître petit à petit. Elles seront notamment remplacées par des pommiers pour la production de cidre.
La Bretagne devient privée de vin
Malgré tout, certains vignerons font le choix de continuer à produire du vin pour faire perdurer la tradition, mais ils se verront obligés d’arrêter lorsque la production de vin devient interdite dans les régions non viticoles dont la Bretagne. Cette interdiction a un objectif précis, celui de protéger la production et la commercialisation du vin. À son origine, c’est l’ONIVIN (Office National Interprofessionnel des Vins) un organisme qui gère la production et la commercialisation du vin en France, qui instaure cette réglementation.
Il faudra attendre 2016 pour que cette interdiction soit révoquée ! C’est l’Union européenne qui s’en charge et qui va autoriser les Bretons ainsi que tous les habitants des régions non viticoles à produire à nouveau du vin. En plus de la Bretagne, il est donc possible de trouver de nouveaux vignobles dans des régions auparavant dépourvues de vignes.
L’ARVB, l’association protectrice des vins bretons
Même s’il n’était pas encore possible produire du vin en Bretagne, l’Association pour la Reconnaissance des Vins Bretons a été fondée en 2005. Elle a été créée dans le but de réunir les vignerons et toutes les personnes du secteur de l’œnologie touchés par l’interdiction de produire du vin en Bretagne. À l’origine, leur objectif était de regagner le droit d’en produire à nouveau dans la région et aujourd’hui ils continuent de se rassembler pour faire valoir le travail des vignerons bretons.
Chaque année, ces passionnés cherchent des solutions efficaces permettant aux vignobles de faire reconnaître leur métier et de promouvoir leur savoir-faire. Ils se chargent également de recenser les vignes sur le territoire breton, d’accompagner les nouveaux producteurs et de soutenir les démarches en faveur de l’œnologie en Bretagne.
Au-delà des habitants de la Bretagne, des adhérents de tout horizon font partie de l’association. On y retrouve notamment des acteurs du secteur de l’œnologie présents dans les régions voisines qui souhaitent les aider à se développer. La création de cette association et les actions qu’elle mène encore aujourd’hui prouvent bien que le vin breton existe et qu’il est apprécié !
Les nouveaux vignerons de Bretagne
De plus en plus de Bretons se lancent dans la production de vin. La vendange de Edouard Cazals, situé à Saint-Jouan-des-Guérets, est prévue pour cette année ! En 2019, il a planté du chardonnay, du pinot noir et du grolleau puis en 2021 il a élargi son vignoble avec davantage de chardonnay ainsi que du pinot blanc, du pinot meunier et du portugais bleu. Son souhait est de produire du vin qui n’a jamais été fait avant.
De l’autre côté de la Bretagne, nous avons également deux vignerons champenois qui ont choisi la presqu’île de Rhuys et plus précisément Sarzeau pour planter de nouvelles vignes en 2020. Au total, ils cultivent 27 000 pieds de vigne ! Leur première vendange est programmée pour 2023 pour une mise en bouteille en 2024. Particulièrement proches de la mer, ce sont du chenin, du chardonnay, du cabernet franc et de la folle blanche qui ont été sélectionnés par le couple.
Ces vins, qu’ils retracent la tradition ou qu’ils soient totalement inédits, sont très attendus par les cavistes ! Avant même d’être produits, ils ont su faire parler d’eux, pour le plus grand bonheur des passionnés bretons.