L’agriculture biologique intéresse aussi les producteurs de vin ! Chaque année, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir se convertir pour utiliser des méthodes de production qui respectent davantage le sol et les vignes. Avec une demande grandissante, le vin bio prend plus de place dans nos rayons pour le plus grand bonheur des vignerons qui apprécient avoir recours à des techniques plus traditionnelles.
Le marché du vin bio en France
D’après les études menées par l’IWSR (Institute of Wine and Spirit Research), la vente de vins issus de l’agriculture biologique a doublé depuis 10 ans ! Alors que la consommation de vin conventionnel diminue, celui du vin bio continue d’augmenter. En 2022, il y a 208,1 millions de caisses de vins non bio qui devraient être vendues et à l’inverse on devrait observer une hausse du bio, avec 17,26 millions de caisses au total.
Pourtant, le vin bio est en moyenne 33% plus cher que le vin conventionnel. Cela n’empêche pas les consommateurs d’en acheter, le prix s’explique facilement par les démarches entreprises par les vignerons pour se convertir à l’agriculture biologique afin de pouvoir labéliser leurs vins. D’ailleurs, certains se contentent seulement de la certification AB tandis que d’autres vont plus loin en la cumulant avec d’autres labels telle que l’IGP (indication géographique protégée).
D’un point de vue de la superficie, en 2021 il y avait 112 057 hectares, soit 14,1 % du vignoble national, dédiés à l’agriculture biologique. Ce n’est pas moins de 8 039 exploitations qui sont labelisées, soit 20% de plus qu’en 2019 ! On les retrouve principalement en Occitanie, en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Nouvelle-Aquitaine.
La viticulture biologique étape par étape
Pour se convertir au bio, les producteurs vont devoir changer leurs habitudes. Plusieurs critères sont nécessaires pour faire labéliser son vin et des actions doivent être entreprises le plus tôt possible puisqu’une période de progression sur trois ans est obligatoire.
En effet, même si un vigneron respecte a priori toutes les conditions pour demander la certification bio, il devra tout de même attendre avant de le faire. Le but est de s’assurer que les plantations se soient bien adaptées aux changements effectués et que les précédentes substances utilisées soient évacuées naturellement. Les vignes trouveront petit à petit un nouvel équilibre et les vignerons pourront au bout d’un an apposer une étiquette sur leurs bouteilles pour montrer qu’ils sont en transition.
Durant cette période de reconversion, les producteurs respectent toutes les conditions pour que leurs vins soient bio sans en récupérer les bénéfices financiers. C’est donc une période où il est difficile pour eux de se projeter car des coûts sont forcément engendrés pour adapter leurs techniques.
Les avantages de la viticulture biologique
Même si un vin n’est pas bio, ou qu’il est en transition, il peut aussi respecter certains critères du label. L’obtenir permet d’apporter une valeur ajoutée aux bouteilles et pour les consommateurs c’est un gage de confiance. Les avantages sont donc doubles, le consommateur est assuré de consommer un produit plus naturel et le producteur se reconnecte avec des techniques traditionnelles et valorisantes.
La viticulture bio requiert de produire du raisin sans l’exposer à des produits toxiques, qu’il s’agisse de pesticides, de désherbants ou d’engrais. C’est d’autant plus important pour ce fruit qui possède une membrane fine et donc qui absorbe une grande quantité de ces produits dès qu’ils rentrent en son contact. C’est aussi une manière de protéger les sols où la biodiversité continue de se développer.
Compte tenu du contexte climatique actuel et de l’appauvrissement des terres, la viticulture biologique est aussi un engagement en phase avec l’actualité ! Le respect de la nature fait partie des valeurs centrales de l’agriculture biologique ainsi que de celles de nombreux vignerons.
Les aides pour une transition efficace vers le bio
Dans la majorité des reconversions, lorsque le vigneron se lance dans cette démarche tout en ayant bien établi son projet, alors il ne devrait pas observer de changements au niveau du rendement de ses plantations. L’agriculture biologique permet même de fortifier les vignes au bout de quelques années, et elles résistent mieux aux insectes et aux maladies que les viticultures traditionnelles.
Cependant, avant d’y parvenir, il faut qu’il puisse modifier ses méthodes de production ! C’est là que le coût de la reconversion peut faire douter les vignerons. Des organismes proposent donc d’accompagner ceux qui décident de se convertir au bio. Il existe des formations pour sensibiliser à l’agriculture biologique qui expliquent les étapes essentielles pour bien réussir sa transition ainsi que des réseaux d’entraide.
La Chambre de l’Agriculture apporte aussi son aide en proposant des diagnostics personnalisés et en accompagnant à tous les vignerons qui le souhaitent dans leurs démarches administratives ! Elle les conseille également sur les produits autorisés pour remplacer ceux qui ne le sont pas ou encore d’étudier les coûts engendrés.