S’il vous est arrivé d’aller visiter le charmant pays de nos voisins belges, vous aurez sûrement remarqué que chaque bière a son propre verre. Il ne leur viendrait jamais à l’idée de boire une bière dans un verre quelconque, ils diraient : « un bête verre ». Alors, pourquoi la France qui s’enorgueillit d’être l’un des plus grands pays producteurs de vin, ne s’attache-t-elle pas davantage à choisir un verre à vin, selon le cru dégusté ? Les cépages développent leurs arômes de différentes façons, c’est pourquoi les vignobles ont créé chacun le verre le mieux adapté à leur production. Multipliez les sensations lorsque vous dégustez vos meilleurs millésimes, offrez-vous les verres qui mettent vos vins en valeur.

Le verre et le vin : un mariage absolu

Regarder et sentir

Une dégustation, qu’il s’agisse d’un Bordeaux, d’un Bourgogne ou d’un Champagne, c’est d’abord et avant tout la mise en musique de vos cinq sens.
Commencez par ouvrir votre bouteille, écoutez le plop du bouchon lorsqu’il quitte le goulot, s’ensuit le bruit du vin que l’on verse, alors prenez votre verre en main et regardez la robe de votre vin. La profondeur du rouge, la limpidité du blanc.

Boire

Faites rouler votre verre entre vos doigts et regardez comment les sucres glissent le long de la paroi de cristal. Passez-le sous votre nez et humez ces arômes qui s’ouvrent sous vos narines, avant de le pencher vers votre bouche et de sentir vos papilles s’épanouir sous les saveurs.
Ressentez l’âpreté des tanins, la puissance du terroir et le plaisir de la dégustation.

Essayez encore

Revenez en arrière et tentez de ressentir les mêmes sensations si vous tenez en main un verre à moutarde. Constatez-vous la platitude de l’exercice ? Pour peu que le verre soit coloré, les teintes seront tronquées, le vin ne pourra s’épanouir pleinement, vous laissant sur votre faim.
Réservez-les à la dégustation de l’eau, ils participeront au décor de la table et à la mise en appétit.

Choisir son verre en fonction des arômes et des cépages

Le verre à pied

Le verre à pied est inévitable. Il porte à la hauteur de vos yeux le spectacle des couleurs vacillantes du vin. Admirez ces rouges dansants, ces dorés lumineux.
Vous pourrez les tenir en main et les faire rouler doucement pour qu’ils dévoilent leurs secrets grâce à l’oxygénation, sans chauffer au creux de vos mains.
C’est Claus Josef Riedel qui démontra en 1973 l’importance de la forme du verre pour la perception des arômes du vin. Il est à l’origine de la célèbre série Sommelier, une gamme de verres pour chaque type de vin.

Le verre à vin blanc

Il n’y a pas vraiment de verre idéal, mais un verre en fonction du vin. Les bases de verres arrondies mettent en avant les arômes.
Elles permettent aux vins légers et fruités de s’exprimer. On les utilisera avec des Chardonnays, pourvu que les bords se referment pour retenir les arômes des vins blancs.

Les verres à vin rouge

Selon les cépages, les verres à vin rouge seront plus ou moins évasés. Le Pinot noir a besoin d’un verre plus large que le verre à vin blanc, afin de libérer son fruité naturel.
En revanche, un Cabernet sauvignon, plus timide, nécessitera un verre plus haut et plus fin, afin de se dévoiler plus doucement.
Tandis qu’un Merlot s’épanouira dans un verre à Bordeaux, plus large, qui laisse le vin profiter d’une belle oxygénation. Un tel verre, permettra de s’affranchir du carafage qui serait alors superflu.

Le champagne : à vin d’exception, verre écrin

Le Champagne et les vins mousseux moins pétillants ont besoin d’un verre qui laisse admirer la montée des bulles dans le verre.
Préférez un verre effilé, mais pas trop étriqué, car n’oublions pas que le Champagne est avant tout un vin qui doit aussi s’exprimer.
Le calice sera donc légèrement évasé, la longue cheminée permettant d’admirer l’effervescence en transparence.
Bannissez les coupes, qui tuent les arômes et dissipent les bulles. Elles ne vous permettent pas d’apprécier le vin, le tuant en quelques minutes.

Si la place venait à vous manquer et que vous deviez choisir un verre à vin unique : sélectionnez le verre ISO ou verre INAO. Développé pour équilibrer la diffusion des arômes, ce verre convient à tous les vins. S’il ne les porte pas à leur apogée, c’est un modèle suffisamment universel et le minimum syndical pour un service de qualité.