L’année 2023 a été une année remplie de défis pour les vignerons ! C’est le cas en France, mais aussi un peu partout dans le monde. Pour certains il est encore plus compliqué de produire du bon vin , et du côté des consommateurs ils ont de plus en plus de mal à acheter de bonnes bouteilles à un prix abordable. Mais que s’est-il passé ? Nous vous déchiffrons la production, la demande et la consommation de vin en 2023 !

Bilan de la production mondiale de vin en 2023

Cette année, une baisse historique a été observée au niveau de la production de vin depuis 1961 ! Il s’agit exactement d’une baisse 7 % selon l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) . C’est le cas d’un point de vue mondial, et forcément dans les pays les plus influents dans le monde du vin comme la France, l’Italie, l’Espagne et les pays de l’hémisphère sud (Chili, Argentine, Australie, Afrique du Sud). Ce phénomène se produit donc un peu partout sans épargner les nouvelles régions productrices de vin ou celles qui font partie du top 5 des plus gros producteurs de vin.

En effet, cette diminution sans précédent a engendré des conséquences majeures sur la hiérarchie des principaux producteurs mondiaux ! Néanmoins, la France bien qu’elle soit maintenant confrontée à des disparités régionales, a réussi à maintenir une production stable, retrouvant ainsi sa position de premier fournisseur mondial de vin. En revanche, l’Italie a enregistré une chute de 12 % car elle a été impactée par des phénomènes climatiques variés. L’Espagne a également vu sa production diminuer de 14 %, tandis que dans l’hémisphère sud, des pays tels que le Chili, l’Argentine, l’Australie, et l’Afrique du Sud ont subi des baisses significatives, atteignant respectivement 20 %, 23 %, 24 % et 10 %.

Il y a tout de même un pays qui a réussi à s’en sortir en 2023, il s’agit des États-Unis ! Et oui, la production a augmenté de 12 % grâce aux efforts des viticulteurs américains, mais surtout à des conditions climatiques favorables, notamment dans les régions viticoles de Napa et de Sonoma. Le pays est donc toujours le quatrième fournisseur mondial de vin, et le fait qu’il a réussi à s’adapter aux changements climatiques prouve qu’il est possible de trouver une solution efficace pour continuer à produire du bon vin .

Pourquoi la production mondiale de vin diminue ?

Plusieurs facteurs sont la cause de cette diminution, et ils sont tous liés aux aléas climatiques. Les gels sont de plus en plus précoces, ce qui stoppe la maturation des raisins avant même qu’ils ne puissent bien se développer. Les raisins sont donc parfois trop petits et inutilisables, ou alors ils ne vont pas permettre aux vignerons de produire autant de vin qu’avant. La qualité du vin est également impactée et il faut rapidement s’adapter aux changements de saison pour contrer l’arrivée du froid. Les fortes pluies n’arrangent rien puisqu’elles inondent les parcelles qui n’ont pas été bien préparées pour recevoir autant d’eau en si peu de temps. Pour éviter cela, l’irrigation et le travail de la terre doivent être repensés.

Un autre problème adjacent est l’augmentation des maladies, telles que le mildiou, en
conséquence des changements climatiques. En effet, les maladies fongiques sont extrêmement néfastes pour la vigne et peuvent ravager rapidement plusieurs hectares ce qui va réduire le rendement de la production de certains domaines. Les températures douces (15-20 °C) persistantes et une humidité plus élevée sont le combo parfait pour la propagation de ces maladies ! Par conséquent, puisque les changements climatiques modifient les schémas de température et d’humidité, les conditions dans plusieurs régions deviennent plus favorables à ces champignons.

Les vignerons et les consommateurs face au déclin des vignes

Au fur et à mesure, sans effort de la part des vignerons et l’utilisation de techniques de viticulture adaptées, les vignes s’affaiblissent et offrent un rendement plus bas. Il est indéniable que les pratiques agricoles doivent évoluer pour pouvoir continuer à répondre à la demande du marché mondial du vin. Certains l’ont bien compris et ont changé leurs habitudes, d’ailleurs nombreux sont ceux qui se sont lancés dans la biodynamie ces dernières années pour fortifier naturellement les vignes et enrichir les sols. Cela répond très bien aux demandes des consommateurs qui sont de plus en plus à la recherche de produits de qualité, avec le moins d’intrants possible.

Même si la consommation de vin est également en baisse en France, en grande partie à cause de l’inflation, les amateurs sont toujours présents et demandeurs. Cependant, si la production de vin continue de diminuer en 2024, alors la rareté de certains vins peut entraîner une augmentation des prix, ce qui va entraîner une réduction de la demande encore plus grande ! La conséquence sera d’opter pour des vins de moins bonne qualité, et donc moins cher, ou de consommer moins souvent du vin.