Alors qu’il s’apprêtait à s’envoler vers Biarritz le 24 août dernier, le président américain Donald Trump n’a pas manqué de riposter contre la nouvelle taxation GAFA. En effet, le président Macron a récemment annoncé sa volonté d’imposer une taxe française aux quatre géants américains du secteur du numérique et des hautes technologies.
À la veille du sommet du G7, Trump a répondu ostensiblement par l’offensive en imminant des tarifs douaniers sur les vins « comme ils n’en ont jamais vu ». Dans un climat économique et politique international sous tension, la menace de représailles du chef d’État américain envers la France est à prendre au sérieux.

La taxe GAFA : Trump dénonce la « stupidité » du chef de l’Etat français Emmanuel Macron.

Le 11 juillet 2019 à Paris, le Parlement français a adopté la taxe GAFA (acronyme pour désigner les géants américains Google, Amazon, Facebook et Apple). Dans le collimateur de cette nouvelle imposition, les plus grandes entreprises américaines incriminées d’évasion fiscale. Désormais, une quinzaine de multinationales américaines seront imposées à hauteur de 3 % sur leur chiffre d’affaires réalisé en France, notamment en ce qui concerne la publicité ciblée et la vente de données.
Piqué au vif à l’annonce de cette décision, le virulent locataire de la Maison-Blanche a immédiatement torpillé : « Nous annoncerons bientôt une action réciproque substantielle après la stupidité de Macron ». Une menace qui sonne le glas des tarifs douaniers n’ayant pas évolué depuis 20 ans.

Un prétexte pour justifier une hausse des taxes mûrement réfléchie ?

En juin dernier, le milliardaire Donald Trump invoquait déjà ses droits pour corriger la concurrence « déloyale » infligée aux entreprises viticoles outre-Atlantique. En effet, les vins et spiritueux produits en Amérique du Nord supportent des impôts identiques à ceux des vins en provenance d’Europe.
À la veille du sommet du G7 à Biarritz, l’américain n’hésite pas à justifier sa décision : « J’ai toujours dit que le vin américain était meilleur que le vin français ». Un pied de nez sans pincettes adressé à Macron, qui jouera la carte de la pacification lors du fameux sommet international.
Côté français, hors de question de céder à la pression : face aux énormes bénéfices que récoltent les multinationales en faisant appel à nos travailleurs français, « il n’y a pas de raison qu’ils ne paient pas d’impôts » s’insurge M.Guillaume, ministre de l’Agriculture. L’Europe, elle aussi, n’hésite pas à monter au créneau : « Si les États-Unis imposent des taxes, alors l’Union européenne répondra sur le même plan » a proclamé Donald Tusk, président du Conseil européen, peu avant le coup d’envoi du G7.

Taxe GAFA vs Taxe du vin : le G7 signe-t-il la fin des représailles ?

Malgré les tensions palpables au sein de la sphère politique internationale, il aura fallu plusieurs entretiens privés pour que les deux chefs d’État parviennent à un accord concernant les affaires en question.
Lors de la conférence de clôture du G7, les deux homologues ont fait part de leur volonté de créer une imposition internationale du numérique mise en place dès 2020. Les termes du dispositif seront définis par un groupe de travail technique (la Task Force) co-présidé par la France et les États-Unis et sous l’égide de l’OCDE (Organisation de Coopération et de développement économique).
Le locataire de l’Élysée explique : « Dès qu’une solution internationale sera trouvée, la taxe GAFA française sera supprimée comme nous l’avions prévu. », mais précise aussi qu’il « procéderait à des remboursements » dès la mise en place du dispositif fiscal international. De son côté, le locataire de la Maison-Blanche a déclaré que son projet de taxer les vins n’est plus à l’ordre du jour.
Cependant, un doute continue de planer sur le vin et l’économie française : après 3 fausses alertes en un an, Donald Trump n’en a certainement pas terminé avec son projet de taxer davantage le vin de France.