Un robot qui taille la vigne, un autre qui désherbe… Non, ce n’est pas de la science-fiction ! Rapide tour d’horizon de la robotique dans les vignobles.

Quand on vous dit viticulture, vous pensez histoire, tradition ? Détrompez-vous, la culture de Vitis vinifera est bien plus high tech que vous ne l’imaginiez. Elle commence même à être confiée à… des robots ! La machine appelée V.I.N. (pour « viticulture intelligente naturelle ») se déplace ainsi de manière autonome entre les rangs de vigne. Doté de trois caméras, le robot mémorise chaque pied de vigne. Ses deux bras lui permettent de réaliser plusieurs opérations : épamprage, ébourgeonnage, etc… Mais c’est surtout pour tailler que Christophe Millot a conçu ce robot. A ce petit jeu, il peut traiter entre 5 et 600 pieds par jour. « Plus personne ne veut aller dans les vignes », soupire l’inventeur. Il a donc développé son projet pour répondre à la difficulté de trouver de la main d’oeuvre pour cette tâche répétitive et parfois ingrate. Une dizaine de viticulteurs se sont équipés de ce joujou à 25 000 €.


Quant à son homologue Vitirover, c’est « un mouton électrique qui ne broute pas les feuilles », résume Arnaud de la Fouchardière, patron de la société du même nom. Ce robot désherbe entre les rangs de vigne. Et évite le recours aux pesticides et au tracteur, qui coûte cher en gazole et tasse les sols.
Autre avantage de ces robots : bardés de capteurs, ils collectent en continu des données sur les vignes. C’est aussi ce que vise le projet Vitidrones mené dans le Bordelais. Piloté depuis le sol, un drone (sorte de mini-hélicoptère) prend des photos du vignoble. L’intérêt pour les producteurs ? Disposer d’une cartographie de la vigueur des plantes, de leurs besoins en eau, des attaques de maladie, etc… Ce service de télédétection doit être proposé aux viticulteurs courant 2014.
Les Japonais ont déjà conçu un robot cueilleur de fraises, qui distingue les fruits mûrs des autres par leur couleur. On peut donc imaginer que, dans un futur proche, de telles machines seront capables de vendanger toutes seules. Les machines à vendanger automotrices, pilotées par un chauffeur, sont depuis longtemps monnaie courante. Mais rassurez-vous : tant que les robots ne boivent pas de vin, il y aura toujours besoin d’un vigneron passionné derrière chaque bouteille.

Yannick GROULT