L’IGP Méditerranée, une bombe de saveurs détonne sur le marché du rosé

Créée en 1999 par une poignée de vignerons du Sud-est de la France, l’IGP Méditerranée (Indication Géographique Protégée) s’impose aujourd’hui comme un produit incontournable des apéritifs et des tablées estivales, notamment grâce à ses rosés. Misant sur une production de qualité, les vignerons des Alpes, de Corse, du pays d’oc jusqu’en Ardèche, s’allient pour proposer des vins de caractère, typés et solaires. Ces rosés affirmés et structurés répondent à une demande inexistante sur le marché français : des crus authentiques et racés, porteurs de l’identité et du terroir de notre Méditerranée française. Loin de s’en tenir à ce marché porteur, la jeune étoile montante désire renforcer son image, tout en diversifiant son offre, autant par le goût que par la couleur. Un choix audacieux pour cette IGP, portée par la ferveur des viticulteurs de ce vaste patrimoine identitaire de France.

Méditerranée IGP : une success-story à la française

20 ans, voilà le nombre d’années qu’il aura fallu à cette dénomination du sud-est de la France pour enfin goûter au succès. En 1999, quelques viticulteurs osent le pari fou de s’imposer sur le marché français grâce à une production axée sur la qualité et signent la naissance des vins de pays des Portes de la Méditerranée, devenue au fil du temps l’actuelle IGP Méditerranée. Malgré un début mitigé, la chance sourit enfin à la dénomination ces dernières années avec un essor fulgurant, la propulsant directement à la seconde place du podium du marché : + 1500 % de volume produit, et une flambée des cours, dont le prix frise ostensiblement les 120 €/hl. Des chiffres vertigineux annoncés fièrement le 4 septembre dernier à Marseille à l’occasion du vingtième anniversaire de l’Indication Géographique Protégée Méditerranée. Aujourd’hui, les amateurs de rosés recherchent de l’authenticité et du caractère, deux valeurs fondamentales de l’IGP. De quoi faire frémir la Provence, le roi des rosés de France…

La consécration d’un vaste terroir entre terre et mer

Le vignoble de Méditerranée s’étend sur 10 départements du sud-est de la France, entre les Alpes et les Bouches-du-Rhône, jusqu’en Ardèche et sur l’Ile de Beauté : plus de 9000 hectares de vignes entre champs de lavande et oliviers, sur les coteaux profitant de la clémence du climat méditerranéen. Ce terroir, particulièrement propice à l’épanouissement de la vigne, donne naissance à des vins aux couleurs soutenues, vineux et gouleyants. Dans un marché en pleine expansion, la naissance de cette production axée sur la qualité des produits marque un véritable tournant dans le monde viticole, notamment avec un délaissement de plus en plus palpable des rosés de Provence, en faveur des vins estampillés Méditerranée. En effet, si la fameuse AOC Provence pouvait jusqu’alors s’enorgueillir de détenir le plein pouvoir sur le marché des rosés, c’était sans compter sur l’intérêt du public littéralement sous le charme des vins racés et solaires de Méditerranée.

Une dénomination audacieuse tournée vers l’avenir

Si l’IGP Méditerranée bat actuellement des records en matière de vente et de volumes de production, les acteurs de la profession gardent la tête froide : « Il nous reste désormais à affirmer encore davantage notre identité et à mettre au point notre stratégie pour les années à venir », le discours de Thierry Icard, président d’InterMed prouve que la jeune dénomination ne compte pas s’en tenir là.
Une offre qualitative et diversifiée sera désormais le cheval de bataille de l’Indication Géographique Protégée dotée d’une détermination et d’une ferveur sans failles. Son objectif dans le viseur, l’étoile montante n’hésite pas à mettre les doubles : culture bio, rendements modérés, méticulosité dans le choix des cépages et des assemblages, production en 3 couleurs… Un dévouement magistral de la part des viticulteurs visant la pole position sur le marché français, mais qui désire également élargir son rayonnement à l’international (26 % des volumes actuels sont dédiés à l’export).
D’autre part, l’IGP Méditerranée souhaite se concentrer sur la production d’effervescents, définitivement autorisée depuis la fin de l’année 2016. Une pilule difficile à avaler pour les producteurs de crémants de Loire et d’Alsace… Du point de vue des principaux acteurs de l’IGP, les bulles rosées se destinent à proposer un produit de qualité « made in France » là où les produits étrangers règnent en maître : un véritable pied de nez au prosecco d’Italie et au cava d’Espagne.