Jusque-là, la France détenait le glorieux record de premier consommateur de vin rouge au monde avec quelque 1,8 milliard de bouteilles bues par an. Mais la Chine vient de nous détrôner, grâce à une accélération fulgurante de sa consommation ces dernières années, selon une étude Vinexpo. L’Empire du milieu nous distance même de 65 millions de bouteilles ! Les Chinois boivent quasiment trois fois plus qu’il y a cinq ans, alors que la France tend plutôt à la modération. Il s’agit bien du vin rouge, rassurez-vous… Toutes couleurs confondues, les premiers restent les Etats-Unis. Sur la consommation globale de vins, les Chinois ne sont que cinquièmes, la France et l’Italie restant en bonne position loin devant. Attention tout de même à leur progression qui, même si elle ralenti, reste toujours sur un rythme effréné.

Vin rouge chinois, mais pas que…

Le vin rouge consommé en Chine serait à 80 % produit localement. Là encore, le pays est cinquième producteur mondial. Parmi les 20 % d’importation restants, la part belle revient pour le moment à la France. Les crus hexagonaux ont la cote en Asie malgré un « léger » recul des ventes en bordeaux. Les vignerons français ont tout intérêt à conforter leur place de choix dans le cœur des professionnels chinois du vin. Ils en auront l’occasion lors du prochain salon Vinexpo, qui se tiendra à Hong-Kong du 27 au 29 mai prochain. Pas besoin de rappeler cette date aux producteurs de vins français, qui en ont déjà bien cerné l’enjeu. Et ce n’est pas l’édition 2013 de Vinexpo, qui se tenait à Bordeaux, qui nous fera mentir : le tapis rouge était clairement déroulé pour les acheteurs chinois.

Faire du vin pour les Chinois

On voit beaucoup de Français partir en Chine former des locaux aux méthodes vinicoles françaises. Est-ce un danger pour la filière vin française d’exporter son savoir-faire au profit de pays en quête de prise de leadership dans le secteur ? Doit-on jouer la carte du protectionnisme ? Car Pékin affiche clairement ses intentions de devenir la première puissance mondiale du vin, comme le confirme le documentaire Red Obsession. Rendre les Chinois franco-dépendants pourrait être une alternative profitable, en produisant des vins dédiés aux pays asiatiques, développés dans le seul but de l’export, pour répondre à leur goût, leurs plats, leur mode de consommation. Les Chinois aiment beaucoup  » le nom  » du vin. Nous leur vendons nos bouteilles si renommées, tout en gardant de notre côté les bons flacons de nos petits producteurs moins réputés, mais qui produisent du vin de qualité équivalente voire parfois meilleure. Ce serait une idée… Et si la France produisait des vins chino-marketing ? Ah, on le fait déjà ! Désolé je n’avais pas suivi… Plus sérieusement, le vin de France doit réellement trouver sa place pour rester la référence mondiale du vin. C’est aujourd’hui que se joue cette place. Encore une fois, l’État français doit clairement prendre les mesures adaptées pour ne pas perdre une de ses meilleures sources de revenu !